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blog de aloum67

29 avril 2008

une page d histoire


Avec le monde a commencé une guerre qui doit finir avec le monde, et pas avant : celle de l'homme contre la nature, de l'esprit contre la matière, de la liberté contre la fatalité. L'histoire n'est pas autre chose que le récit de cette lutte.
Jules Michelet.

L'histoire sociale a bien souvent été occultée par l'histoire des puissants. Celle-ci n'est en fait que la face apparente de l'iceberg. Cette page a pour but de présenter des moments importants de lente construction.

La préhistoire (avant 1789)


Le syndicalisme moderne nait avec la révolution industrielle au cours du XVIIIème siécle. Cependant les mouvements sociaux, les jacqueries, les révoltes, ou même les révolutions ont déjà eu lieu dans le monde pré-industriel.
Comment ne pas oublier la célèbre révolte des esclaves mené par Spartacus entre 73 et 71 avant l'autre, mais aussi au moyen-âge avec :

  • des jaqueries en 1358 (20 000 morts tout de même !),
  • des révoltes contre les impôts en 1382,
  • les émeutes contre la vie chère et le pain en 1529,
  • la grève des typographes lyonnais en 1539 qui dure 4 mois.

L'organisation sociale du travail s'organise sous la forme de corporations, confréries religieuses ou non, qui rapidement vont se diviser en deux :

  • Les corporations patronales réglées (une centaine en 1268), qui deviennent les corporations jurées ou jurandes sous le règne de Philippe le Bel.
  • Les organisations de compagnonnage qui regroupent les ouvriers, unis en réaction aux corporations de commerçants ou artisans "patrons".

Notons l'ouverture de la première agence pour l'emploi par Théophraste Renaudot (père des journalistes) en 1631.

Le clivage entre maîtres et compagnons est important, il devient de plus en plus difficile de passer de compagnon à maître, cependant, on reste dans un contexte très corporatiste, assez élitiste dans un environnement très rural.

En 1789, la population française est de 27 millions d'habitants répartis en :

  • 300.000 nobles,
  • 150.000 dans le clergé,
  • 100.000 rentiers,
  • 200.000 intellectuels, professions libérales,
  • 1 million d'artisans et de commercants,
  • 2 millions de salariés et d'ouvriers,
  • ... 23 millions de paysans !

A noter que 4 à 5 millions de personnes vivaient dans la misère.

Le XVIIIème siècle, siècle des lumières et des révolutions, est à l'origine du monde moderne. Que ce soit dans les domaines de l'organisation politique, de l'organisation économique ou de l'organisation sociale, le monde post révolutionnaire bouleverse l'ordre ancien.

La révolution industrielle (de 1789 à 1895)

Et l'on commence d'abord par la révolution de 1789. Le mot d'ordre est : liberté. La révolution abolit les corporations de l'ancien régime (loi Allarde le 2 mars 1791). Cependant, la liberté c'est bien beau, mais cela pose des problèmes. Les patrons paniquent à l'idée que leurs ouvriers puissent se coaliser contre eux. Déjà quelques mouvements sociaux se produisent et, pour mettre fin à ces velleïtés révolutionnaires, la loi Le Chapelier est votée le 14 juin 1791. Cette loi interdit aux ouvriers la grève, le droit d'association et de coalition.

Le siècle qui s'annonce voit l'industrie se développer -avec les familles Peugeot (à partir de 1790 industrie de l'acier), de Wendel à Hayange (sidérurgie), Schneider au Creusot-, le capitalisme se déployer fortement, les luttes ouvrières s'affirmer et l'émergence de deux blocs antagonistes ... la gauche et la droite.

Les patrons sont les propriétaires de l'outil de travail, c'est donc eux qui décident quoi faire de leurs profits ; les ouvriers ne peuvent que vendre leur force de travail, leur seul pouvoir résidant dans le rapport de force qu'ils pourront construire et la solidarité qui les animent.

En 1803, le livret ouvrier devient obligatoire. Ce livret est rempli par les différents patrons de l'ouvrier. Sans celui-ci, un ouvrier est considéré comme un vagabond ! Il ne fut aboli qu'en 1890. En 1806, les premiers conseils de prud'hommes sont élus. Les ouvriers étaient électeurs et éligibles, mais les conseils sont majoritairement formés de patrons. Ils ne deviennent paritaires qu'en 1907 (loi du 27 mars 1907).

Le 3 janvier 1813, un décret interdit de faire descendre dans les mines les enfants de moins de ... 10 ans.

En novembre et décembre 1831, les canuts de Lyon, ouvriers de la soie, se révoltent contre leurs patrons. Ceux-ci refusent d'établir un salaire minimal. 40 000 ouvriers contre 20 000 soldats en armes. L'"ordre" est rétabli en décembre.

Jusqu'en 1848, l'agitation ouvrière est forte, et est intimement liée à l'agitation politique pro-républicaine. Le premier accord sur un tarif "syndical" est signé en 1843 entre la Chambre patronale des imprimeurs et la Sté typographique de Paris (créée en 1839).

C'est également à cette époque que l'on s'aperçoit des conditions épouvantables de vie des ouvriers. A Lille, seul un enfant sur vingt atteint l'âge de 5 ans. Et les recrues pour l'armée sont de plus en plus rachitiques. Le Docteur René Villermé décrit ces conditions dans son Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton, laine et soie. De nombreuses personnalités s'émeuvent de cet état, et, poussée par les républicains et certains députés catholiques sociaux, la première loi sur la durée du travail est votée. Le 24 mars 1841 il est interdit d'employer plus de 8h par jour les enfants de 8 à 12 ans et plus de 12 h par jour les enfants de 12 à 16 ans ...

C'est pour vérifier l'application de cette loi qu'est créé, toujours en 1841 le système des inspecteurs du travail. Mais ceux-ci sont bénévoles !!!

Vient la révolution de 1848. L'abolition de l'esclavage, la journée de travail limitée à 10h (il faudra de nombreuses grèves pour faire appliquer la loi), et la création des ateliers nationaux de février à avril. Mais en juin, les ateliers sont dissous, les émeutes et barricades n'empêchent pas le retour des forces réactionnaires et les avancées sociales ne sont plus qu'un souvenir. La durée maximale du travail repasse à 12h et en 1849 les coalitions sont interdites.

De 1848 à 1884, le droit social évolue lentement, seules sont acceptées, au fur et à mesure, les sociétés de secours mutuels. Elles restent néanmoins sous la coupe du pouvoir, celui-ci nommant leur président. Les lois deviennent moins coercitives, le délit de coalition est supprimé et le droit de grève rétabli en 1864 ; la loi reconnait les coopératives en 1867.

Le patronat s'organise lui aussi. Du Comité des indutriels de l'Est en 1835 au Comité des intérêts métallurgiques et au Comité des houillères en 1846 naissent des intérêts communs et des idées d'association. Le fameux Comité des forges se crée en 1864 et exercera une influence considérable sur les millieux industriels jusqu'en 1936.

Le 19 mai 1874, une loi réduit la durée du temps de travail des femmes et des enfants. Le corps des inspecteurs du travail est créé, mais est numériquement faible. Ce n'est qu'en 1892 qu'il prend réellement consistance.

Cette période est extrèmement propice à l'agitation politique et sociale. Contre les tenants de l'ordre, tant politique qu'économique, s'organisent des forces aux idées progressives. On y trouve autour du mouvement socialiste les trois grandes options de gauche :

  • révolutionnaires libertaires (anarchistes) autour de personnalité comme Proudhon, Bakounine,
  • révolutionnaires autoritaires (futurs communistes) autour de Marx et Engels,
  • réformistes (futurs socialistes).

Ces différentes options se retrouvent bien évidemment au sein du mouvement social et ouvrier.

Ce mouvement va connaitre l'un des drames de son histoire avec la commune de Paris. Il en sort décimé, mais l'idée elle, ne meurt pas. La république prend racine après 1879, les chambres syndicales se créent, les congrès ouvriers s'organisent (1876 à Paris pour le premier).

Le 21 mars 1884 la loi Waldeck-Rousseau autorise le syndicat professionnel. La liberté syndicale est enfin reconnue. La plupart des syndicats sont d'obédience socialiste, "rouges", mais on note l'émergence de syndicats d'inspiration chrétienne (Syndicat des employés du commerce et de l'industrie en 1887) s'opposant à la fois au capitalisme libéral et au socialisme. Les patrons ne sont pas en reste. Quelques ouvriers bien dociles font l'affaire pour les syndicats qui prennent des insignes jaunes (1899).

Les syndicats "rouges" ou "noir" se fédèrent. Deux fédérations se créent :

  • La fédération nationale des syndicats (1886)
  • La fédération nationale des bourses du travail (1892),

Les drames continuent de parsemer le long chemin de l'émancipation ouvrière. Le 1er mai 1891, à FOURMIES, la troupe tire sur des grévistes. Il y a 9 morts dont un enfant de 11 ans. L'agitation continue, des grèves éclatent, les revendications -celle des huit heures notamment- sont fortes, et le droit social évolue :

  • 1892 (2 novembre) : les femmes et les moins de 18 ans ne peuvent pas travailler plus de 11h par jour, les hommes 12h.
  • 1893 (12 juin) : loi sur les normes d'hygiène et de sécurité du travail.
  • 1898 (2 avril) : lois sur les accidents du travail.

Du 23 au 28 septembre 1895, à LIMOGES, 75 délégués représentants 28 fédérations, 18 bourses du travail, 126 syndicats non fédérés créent une organisation unitaire et collective. La fédération nationale des syndicats ne se joint pas à cette organisation, la fédération nationale des bourses du travail, bien qu'à l'origine, reste extérieure.

Cette organisation prend le nom de Confédération Générale du Travail

 


Premières victoires (1895 à 1914)                     

Quelques patrons organisent des ouvriers dociles et l'on voit apparaître dès 1899 et en 1901, en réaction à la grève de Montceau-les-mines, un syndicat arborant des insignes jaunes. Ces syndicats se fédèrent en 1904. Ils ne compteront pas plus de 100 000 membres (500 000 pour la CGT). Leurs positions se radicalisent et deviennent de plus en plus extrémistes. Le patronat les lache. Il existe encore de nos jours des syndicats jaunes ou d'extrême-droite. Leur influence est cependant mineure sauf dans certains secteurs ... et certaines sociétés.

Deux types de syndicalisme existent alors en France :

  • Le syndicalisme "rouge", à vocation révolutionnaire,
  • Le syndicalisme chrétien se référant à l'encyclique "Rerum Novarum" du pape Léon XIII datant de 1891,

1901 : création de l'Union des Industries Métallurgiques et Minières,

1902 : Congrès de la CGT à Montpellier. Ce congrès réunit les délégués de 29 Fédérations nationales, 56 Bourses du travail, 373 syndicats. La Fédération nationale des bourses du travail ayant fusionné avec la CGT, on peut acter définitivement la naissance de la centrale syndicale ouvrière. C'est Victor Griffuelhes qui est élu secrétaire général.

La structure actuelle de la CGT (fédérations et unions départementales confédérées) date de cette époque.

1904 : 8ème congrès de la CGT. Les oppositions entre réformistes et révolutionnaires s'expriment. Les syndicalistes révolutionnaires -proches de la tendance anarchiste- sont toujours majoritaires. C'est également cette année qu'a lieu le premier congrès du syndicalisme chrétien.

En 1906 est votée la première loi sur les retraites ouvrières. Le repos hebdomadaire est institué, et le ministère du Travail créé. C'est également le moment d'une terrible catastrophe minière à Courrières. Plus de 1000 morts après un coup de grisou. Des grèves fortement réprimées éclatent dans le pays.

Au congrès d'Amiens, la CGT adopte la charte qui institue l'indépendance du syndicalisme et la lutte des classes.

En 1908 Les secrétaires de la CGT sont arrêtés et la bourse du travail de Paris fermée à la suite de l'échec de la grève générale. Le principe de la grève révolutionnaire en cas de guerre est adopté au 10ème congrès qui a lieu à Marseille.

En 1909 c'est Léon Jouhaux qui est élu secrétaire général de la CGT. La CGT se dote d'un journal : "La Vie Ouvrière".

1910 : Loi sur les retraites ouvrières, constitution du Code du travail.

1913 : Loi instituant le repos des femmes en couches,

1914 : Loi interdisant certains travaux aux femmes et aux enfants.

De 1911 à 1914 ont lieu de nombreux rassemblements pacifistes, des rappels se font pendant les congrès pour appuyer les mots d'ordres de grèves insurrectionnelles en cas de guerre. Et pourtant ... le 4 août 1914, aux obsèques de Jean Jaurès, assassiné le 31 juillet Léon Jouhaux annonce le ralliement de la CGT à la guerre et à l'Union sacrée. Seuls quelques militants, au rang desquels on trouve Pierre Monatte, quittent la centrale en signe de désaccord avec ce ralliement.


 

De l'union sacrée aux sissions (1914 à 1948)

décembre 1914 : Pierre Monatte démissionne du Comité Confédéral de la CGT.

1917 : Le 1er mai a lieu un grand meeting contre la guerre ; puis, en paralèlle avec les mutineries de soldats, ont lieu de grandes grèves dans les usines d'armement et de la métallurgie. En novembre, a lieu la révolution d'Octobre -à cause du calendrier grégorien- en Russie, deuxième révolution de 1917 (la première ayant eu lieu en mars), qui porte les bolcheviks au pouvoir.

1919 : La Confédération internationale des syndicats chrétiens se crée en mars. En France, en novembre, se crée la deuxième grande confédération syndicale : la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens. En juillet a lieu la création de la Confédération Générale de la Production Française, syndicat patronal. C'est en 1919 qu'ont lieu de grandes avancées sociales avec notamment le vote de la loi sur les conventions collectives et, le 23 avril, le vote de la loi sur les huit heures.

Un grand débat agite alors les syndicalistes : faut-il adhérer à la IIIème Internationale (créée par Lénine) ; autrement dit, le débat entre révolutionnaires et réformistes reprend. Les partisans de l'adhésion (révolutionnaires) sont minoritaires. Ils fondent les Comités syndicalistes révolutionnaires. Après de nombreux épisodes et affrontements d'idées, la sission se produit en 1922. Les minoritaires, proches des communistes -ils existent depuis le congrès de Tours en 1920- fondent la CGT-U (U pour Unitaire).

En 1925 a lieu la reconnaissance du fait syndical chez les fonctionnaires. En 1926 a lieu la constitution de la CGT-SR (Syndicaliste révolutionnaire) qui regroupe, autour de Pierre Monatte les militants proches du mouvement anarchiste.

24 avril 1930 : Loi sur les assurances sociales.

15 mai 1931 : Encyclique "Quadragesimo Anno", actualisant "Rerum Novarum".

11 mars 1932 : Loi généralisant les allocations familiales.

1934 : émeutes et manifestations fascistes et anti-fascistes. A la fin de l'année, la CGT et la CGT-U envisagent l'unité syndicale.

1936 : Le Congrès de Toulouse en Mars scelle la réconciliation. La CGT se réunifie. Suite à la victoire du Front populaire en mai, les grèves et occupations d'usines aboutissent à la signature des accords de Matignon : lois sur les conventions collectives, 40 heures hebdomadaires et 2 semaines de congés payés.

1938 : la mort du Front populaire et l'arrivée de Daladier provoquent un retour en arrière. La répression contre la CGT est féroce. Les reculs sociaux importants.

1939 : En septembre, c'est la guerre, les communistes sont exclus de la CGT. Le 16 août 1940 les centrales patronale (CGPF) et ouvrières (CGT et CFTC) sont dissoutes. Pendant la guerre, les syndicalistes participent activement à la résistance. La CGT propose même l'unité organique à la CFTC en septembre 1944. Celle-ci refuse. Dans le même temps, les cadres opposés aux idées de la CGT mais syndicalistes dans l'âme, se confédèrent dans une organisation : Confédération Générale des Cadres. Au sein de la CGT des cadres s'étaient organisés avant la guerre formant le Groupement National des Cadres. Cette organisation donnera naissance à l'UGIC puis à l'UGICT, organe de la CGT spécifique aux cadres et techniciens.

1945 : Ordonnance sur les comités d'entreprise, ordonnances sur la sécurité sociale. En décembre, création du journal "Force Ouvrière". La CGT compte près de 5,5 millions d'adhérents.

1946 : Sous l'impulsion du ministre socialiste de l'Industrie, création du Conseil National du Patronat Français.

1947 : la tension est grande. Les partisans et les opposants au Plan Marshall s'affrontent. Cette fois-ci, les militants proches du parti communiste sont majoritaires. Les minoritaires, menés par l'un des secrétaires de la CGT, Léon Jouhaux, sissionnent en décembre et fondent la CGT-Force Ouvrière plus connue sous le nom de FO. C'est en 1948 qu'a lieu le congrès constitutif de FO. Dans l'éducation nationale, afin de préserver l'autonomie syndicale et éviter la sission, a lieu la création de la FEN.


 

La période contemporaine (1948 à 1995)

A la fin de l'année 1948, est organisé la première conférence nationale des Comités d'Entreprise.

1949 : le 13 juillet, un décret du "Saint Office" excommunie tous les catholiques qui professent les doctrines matérialistes des communistes.
En décembre, la sission du début de l'année à la Fédération Syndicale Mondiale voit la naissance de la Confédération Internationale des Syndicats Libres.

1950 : Création du SMIG, élection pour les caisses de sécurité sociale et des allocations familiales (CGT : 49,6%, CFTC : 21,3% et FO : 15,1%).

1952 et 1953 : des grèves très dures et fortement réprimées (7 morts le 13 juillet 1953) font suite aux arrestations de représentants syndicaux CGT importants ainsi que des députés communistes.
En aout 1953 a lieu une grève dans le secteur public avec plus de 2 millions de grévistes. Le 21 août, FO et CFTC trahissent les grévistes provoquant de graves crises dans ces deux centrales.

1956 : Suite aux accord chez RENAULT, la 3ème semaine de congés payés est acquise en février.

1961 : En avril, la CGT, la CFTC et la FEN lancent un mot d'ordre de grève générale contre le putsch des généraux en Algérie. Le 17 octobre, une manifestation d'Algériens se termine par un massacre (près de 60 morts). C'est M. PAPON Maurice qui est préfet de police. Il faudra près de 40 ans pour reconnaître la vérité.

1962 : Le 8 février, une manifestation contre l'OAS dégénère. La réaction brutale des policiers fait 9 morts (ils sont tous à la CGT) au métro Charonne.

1964 : Les 6 et 7 novembre a lieu un congrès extraordinaire de la CFTC. La référence chrétienne est retirée, c'est la naissance de la CFDT. Cependant, une minorité en désaccord garde l'appellation CFTC. Il y a donc sission.
Création de l'UGIC (Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT) qui devient rapidement UGICT (Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens CGT).

1966 : Premier accord unitaire national CGT-CFDT.

1967 : Grève générale pour la défense de la Sécurité sociale. CGT-CFDT-FO-FEN

1968 : Agitation étudiante à partir du mois de février. Le 1er mai, grosse manifestation CGT à Paris (la première depuis 1954). La répression policière envers les étudiants bat son plein et finit par indigner la population. Le 13 mai, manifestation nationale à l'initiative de la CGT qui regroupe la CGT, la CFDT, FO, la FEN et l'UNEF. Le mouvement continue et la grève générale (10 millions de grévistes) éclate le 20 mai. Le 27 mai sont signés les accords de Grenelle. Les acquis sociaux sont importants : 40h définitifs, 4ème semaine de congés payés, et surtout l'entrée du droit syndical dans l'entreprise.

1970 : Accord syndicats-CNPF sur la mensualisation, sur la formation professionnelle.
Accords entre la CFDT et la CGT sur de nombreux axes revendicatifs.

1972 : La barre des 500 000 chômeurs est dépassée (600 000 le 31/12).

1973 : Création de la Confédération Européenne des Syndicats qui refusera -à cause des pressions des autres syndicats français- l'adhésion de la CGT jusqu'en ... 1999 !

1976 et 1977 : De nombreuses grèves éclatent contre le plan Barre d'austérité.

1978 : En avril, la CGT quitte la FSM en critiquant l'attitude des pays socialistes vis à vis du syndicalisme.
Le même mois, la CFDT, proche des thèses autogestionnaires, annonce son "recentrage", qui sera confirmé au congrès de mai.

1981 : F. Mitterrand est élu président de la république.

1982 : En janvier, ordonnances sur les 39 heures et la cinquième semaine de congés payés, en mars, ordonnance sur la retraite à 60 ans. En aout, octobre et novembre, lois sociales (lois Auroux), sur les libertés dans l'entreprise, le développement des institutions du personnels, les négociations collectives, les CHS-CT, le droit d'expression des salariés ...
Le siège de la CGT est transféré à Montreuil (c'est le siège actuel).

1983 : Elections à la sécurité sociale (les dernières). La CGT remporte 29% des voix. Il y a 47,38% d'abstentions.

1984 : La CGT refuse de signer les accords sur la flexibilité.

1986 : J. Chirac premier ministre. L'autorisation administrative de licenciement est supprimée, 65 groupes industriels sont privatisés. En décembre, pendant les manifestations étudiantes, Malik Oussekine est assassiné par des policiers. Ceux-ci seront lourdement condamnés à ... 3 ans de prison avec sursis.

1988 : J. Chirac se plante lamentablement face à Mitterrand.

1989 : Marc BLONDEL secrétaire général de FO. en mars, FO et CGT refusent de signer l'accord sur l'aménagement du temps de travail. Le 9 novembre, le mur de BERLIN s'effondre. Suivront 2 ans de bouleversements internationaux -en ex Union soviétique, dans les pays de l'Est de l'Europe, en Afrique du Sud-, qui modifieront en profondeur le monde et ouvrent la porte à la gobalisation économique.

1990 : Manifestations un peu partout en FRANCE contre les régressions sociales et contre la CSG. La CFDT brille par son absence sur des sujets assez chauds, malgré la présence de syndiqués de cette centrale dans les mouvements.

1991 : Assassinats de quelques milliers d'Irakiens en janvier et février et sauvetage stratégique d'un émirat arabe. Mouvements sociaux importants avec notamment celui des infirmières qui font un sit-in devant le ministère de la santé. Comme d'ab, elles se feront, elles aussi, matraqués par les forces dites "de l'ordre".

1992 : Louis Viannet est élu secrétaire général de la CGT. Les agents de l'ANPE se mettent en grève pour protester contre les mesures de plus en plus répressives vis à vis des chômeurs. En mai, la FEN exclut deux de ses syndicats d'opposition (le SNES et le SNEP). En octobre, Nicole Notat remplace Jean Kaspar, contraint par le Bureau National de la CFDT, six mois après sa réélection, à la démission.
Le 27 octobre, les cheminots de 14 pays européens (les 12 de la CEE + l'autriche et la suisse) se mettent en grève. Tous les syndicats participent.

1993 : En avril, naissance de la FSU, née du regroupement des syndicats exclus de la FEN (il y en a 13). E. Balladur devient premier ministre. Création de l'UNSA, union des syndicats autonomes.

1994 : De nombreuses manifestations contre le SMIC jeunes (le CIP), nouvelle invention patronale relayée par Balladur.

1995 : J. Chirac gagne enfin ses élections. Il est content. Le jovial A. Juppé devient premier ministre.
Le 11 septembre, un comité confédéral national extraordinaire a lieu à Limoges. La CGT est centenaire. En novembre et décembre, des grèves éclatent pour protester contre le plan Juppé de transformation de la sécurité sociale. Les cheminots et les fonctionnaires, relayés par des salariés du privé, participent au "Juppéthon" -mettre le maximum de salariés dans les rues-. Le mouvement est un semi-succès, malgré les efforts de propagande des télévisions contre les méchants grévistes qui causent des bouchons et qui empêchent les autres de travailler et les efforts pathétiques du premier ministre pour expliquer que sa réforme et la meilleure et qu'il doit tout expliquer à ces couillons de français qui font chier à pas vouloir le comprendre


 

Yes Future ?

1997 : J. Chirac ne sait pas quoi faire. Il dissout l'assemblée. Contre toute attente, le PS remporte les élections. C'est le désopilant L. Jospin qui remplace le jovial A. Juppé.
En novembre, M. Aubry convoque les syndicats. Elle annonce qu'à partir de 2000, le temps de travail hebdomadaire sera limité à 35h. J. Gandois, patron des patrons, ex patron de Martine par ailleurs, sort furieux de la réunion. Les yeux de D.Kessler, eux, sortent de leurs orbites. Quoi ? Aubry/Blum même combat ? Gandois démissionne de son poste de président du CNPF et c'est donc un "tueur" -les propos sont de J. Gandois- qui sera nommé à la tête du CNPF.

1998 : E.A. Seillière de Laborde, baron mais pas d'agneau, petit-fils d'un certain de Wendel, devient officiellement président du CNPF. Celui-ci change de nom pour s'appeler le MEDEF, "MouvEment Des Entrepeneurs de France ... Il lance la campagne politique de la droite qui est incapable de proposer un programme aux Français ...
En juin, la loi sur les 35 heures est adoptée. En décembre Bernard THIBAULT est élu secrétaire général de la CGT.

1999 : Dans la nuit du 22 au 23 juin, deux syndicats trahissent les salariés et les syndiqués de leur centrale en signant un accord de branche pour les 35 heures. Il vallait mieux rester aux 39 heures chez SYNTEC ...

2001 : L'odyssée continue. On peut s'apercevoir facilement que, bien que plus d'un siècle se soit écoulé depuis la légalisation du syndicalisme, bien que les esprits et la société aient évolués, la lutte entre les divers types de pouvoirs et contre-pouvoirs existe encore, est réelle, palpable et que les conservateurs, les réformateurs et les révolutionnaires font encore partie de notre monde moderne. Comment ne pas être surpris, devant les discours, intentions et parfois chantages exercés par le MEDEF à propos de sujets qui, certes, méritent le débat, exigent la confrontation d'idées mais certainement pas le retour en arrière qu'on tente de nous imposer !
Il y a encore beaucoup à faire en matière de progrès social en France, en Europe et dans le monde. Les problèmes posés sont les mêmes qu'il y a un siècle, le contexte est différent. La misère n'a pas été éradiquée, on ne meurt plus de faim cependant en France. Le chômage est toujours un fléau, on n'est plus ruiné dès la perte d'un emploi. L'égalité n'existe pas dans nos entreprises, les salariés ont cependant un rôle plus important en matière de contre-pouvoir.
Alors ? Réforme ? Révolution ? Collectivisme ? Individualisme ? Stock-options pour tout le monde ? Du pain, du vin, du boursin ?
Toutes les questions sur l'évolution de notre société sont utiles ; elles doivent être débattues en toute connaissance de cause ; en aucun cas nous pouvons accepter qu'on nous impose des diktats comme cela semble être la volonté patronale actuelle. C'est la démocratie qui doit l'emporter. Et il y a encore du boulot !!!

Les questions des retraites, de la répartition de la richesse créée, de la démocratie dans l'entreprise, de la santé au travail, de l'assurance chômage, de la formation professionnelle et tant d'autres restent posées. A nous de proposer des réponses alternatives.

Paix et fraternité ! Vive la liberté ! @+

UGICT-CGT INFORSUD
dernière mise à jour le : 04 mars 2001.

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